Adventures can be found anywhere, même dans la mélancolie

 

2014

Le Livre de l’intranquillité est une publication posthume, constituée à partir d’inédits que Pessoa a écrits et retravaillés tout au long de sa vie. Un débat incessant se poursuit sur la manière d’organiser ce matériel et d’établir une version « définitive » du livre. Notre projet est au contraire une façon de poursuivre son écriture et d’en tirer un livre différent, moins mélancolique, et d’observer jusqu’où cela peut aller. Il s’agit d’une reconnaissance des possibilités créatrices de la lecture comme réécriture. En lisant, on se fait notre propre version des livres et nos lectures s’entremêlent à nos vies et au monde qui nous entoure.

 

Installés autour d’une grande table, des performeur·euses se consacrent à un travail continu de réécriture du Livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa. L’objectif est de produire une nouvelle version du livre à plusieurs mains, de se l’approprier, de l’adapter à notre monde actuel, de se pencher sur la profonde mélancolie de l’auteur et de la transformer en quelque chose d’un peu plus joyeux. Pessoa a écrit en empruntant une série d’hétéronymes, c’est-à-dire différentes identités, chacune bénéficiant d’une histoire personnelle distincte et d’un style littéraire particulier. Il a écrit en portugais, en anglais et, dans une moindre mesure, en français. En prenant ces analogies au pied de la lettre, en transformant cette métaphore par la performance, nous espérons créer un espace d’échanges constants entre coïncidence, intuition et nuance. 

Cette installation-performance occupe toute une galerie. En fin de parcours, une performance de clôture permet de compiler toutes les pages réécrites en un seul objet appelé le « livre monstre ».

 

Installation-performance de et avec Claudia Fancello, Marie Claire Forté, Nadège Grebmeier Forget, Adam Kinner, Ashlea Watkin et Jacob Wren, reprise avec Julie Bernier, Claudia Fancello, Marie Claire Forté, Anick Martel, Étienne Provencher-Rousseau et Jacob Wren.

En coproduction avec la Galerie Leonard & Bina Ellen (Montréal), à l’invitation de Michèle Thériault. Avec l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts de Montréal.

 

Montréal, Galerie Leonard & Bina Ellen – festival Actoral • Saguenay, Chaire de recherche en dramaturgie sonore de l’UQAC – Colloque international « Les pratiques contemporaines de l’écriture textuelle pour la scène » – Galerie L’Œuvre de l’Autre




Adventures Can Be Found Anywhere
, même dans la mélancolie propose une mise en espace ludique et intelligente de la littérature. Forgée à la lisière entre les arts visuels, la performance, la musique, la littérature et la poésie, l’installation […] repose sur l’idée que toute lecture est une réécriture. […] La littérature y est abordée comme un art visuel et mise en scène d’une manière inventive et empreinte de finesse, tournant résolument le dos aux codes du théâtre.

Avec leur nouvel ovni accessible et innovateur, les têtes chercheuses de PME-ART continuent à remettre en question le rapport à l’art, infiltrant la poésie là où on ne l’attend pas. Le punk n’est pas mort.

 – Nayla Naoufal, Le Devoir, Montréal.

Si nous avons saisi qu’il est question ici de rendre publique l’interprétation habituellement privée qui est en jeu lors de la lecture, cette « installation-performance » fonctionne également comme un espace d’échange et de superposition de voix, une chorale où chantent ensemble l’éditeur, l’artiste, le récepteur. Quelle meilleure manière de lire Pessoa, dont le nom en portugais signifie « personne » ?

– Sophie Lapalu, Revue Marges n° 20, Montréal

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